Quel est votre regard sur la crise sanitaire actuelle ?
Ce n’est pas compliqué, en ce moment tout le monde se mêle de tout et nous sommes en train de revenir à la préhistoire de la prévention !
Je suis surprise en 2020 d’entendre que la prévention se règle d’en haut, voire au plus haut niveau, et plus la tension existe sur le sujet, plus le gouvernement et les autorités sont piégés dans l’illusion de la réponse universelle. À ce jeu, nous sommes sûrs de perdre, car il n’y a pas de bonne réponse ! Mais nous sommes entrés dans un cercle vicieux où plus on apporte de mauvaises réponses, plus on perd en crédibilité.
Quelles que soient les situations, plus on va descendre des règles, plus elles vont devenir incompatibles entre elles, nous précipitant dans un dialogue de sourds entre les chefs d’entreprises, les élus, les salariés, tous !
A l’heure où les webinaires inondent les réseaux sociaux, vous lancez des WORKSHOPS ?
Oui, peut-être pour nous remémorer que fut un temps, nous étions capables de faire face à des questions en lien avec les risques professionnels, où nous prenions du recul sur toutes les illusions de la « prévention bulldozer ».
Nous avons créé des workshops « Réorganiser le travail dans le contexte de crise sanitaire » pour que chacun partage son expérience, se reconnaisse, et parvienne alors à sortir de la sidération et prendre du recul. Ainsi, nous invitons les participants (5 maximum par atelier) à échanger sur ce qu’ils ont réussi à faire, à présenter les problèmes non résolus, et à participer à un échange justement sur la manière de résoudre des problèmes.
Prendre conscience des pièges (au nombre de 10) et ne pas succomber au top-down où il suffirait de dire ce qu’il faut faire et mettre en place des procédures.
Quelle est votre valeur ajoutée ?
Notre position, c’est qu’il faut rentrer dans le vif du sujet et reprendre quelques-unes des illusions provoquées par la panique de la crise sanitaire. Je vais commencer par les plus cinglantes, que nous présentons souvent à la fin, et je vais aller droit au but :
L’illusion de la maîtrise de la situation
Maîtriser la situation ? Avant de poser la question de comment, il faut d’abord s’assurer d’un préalable : connaître la réalité de la façon dont les choses se passent sur le terrain. Je parle ici du chantier, de la ligne de fabrication, de l’open space, des relations de sous traitance, de ce qui fait vendre, éviter le retard malgré les pièces manquantes, rattraper le détail en temps masqué, le retard du client. Le travail quoi !
La réalité des situations de travail est souvent méconnue
Cela est le cas bien entendu par ceux qui sont éloignés de la scène, mais également sous-estimé par ceux qui y travaillent. Les travailleurs sous-estiment ce qu’ils font réellement, d’abord parce qu’ils n’ont pas l’habitude de dire ce qu’ils savent, ils pensent que cela est sans importance et sans intérêt au regard de la version officielle, ou bien parfois contrevenant aux consignes. Et ce n’est peut-être pas le moment…
Quoi qu’il en soit, mettre le travail réel en mots et en équations n’est pas simple. Alors pourquoi faire compliqué alors qu’il suffit de demander de respecter des mesures barrières ? Tout est sous contrôle, n’est-ce pas ?
Le Covid-19 n’a pourtant pas changé les grands principes scientifiques de la prévention. Le danger n’est pas le risque et le risque n’est pas le danger.
Quand on ne maîtrise pas les conditions d’exposition au virus, on ne maîtrise pas le risque, et ce malgré le fait qu’on connaisse parfaitement le danger.
Qu’est-ce que le risque ? C’est la rencontre entre les dangers connus et situations d’exposition et c’est précisément là que l’illusion du contrôle commence.
Ce sont bien les conditions réelles d’expositions (CRE) au virus qui doivent être au centre de nos approches. Sans cette connaissance nous sommes bien démunis face à cette menace. C’est pour cela que nous avons imaginé que la connaissance sur les conditions réelles de l’exposition est le premier des prérequis d’une prévention efficace, qui comporte en fait 3 niveaux.
Les prérequis d’une prévention efficace sont à 3 niveaux
Comment fonctionnent ces workshops ?
Et après ?
Cette démarche est-elle proche de votre dispositif de club d’entreprises CAP PREMIUM ?
Quel avenir pour ces workshops ?
Sommaire des Workshop
En quoi le travail réel des salariés, toujours en décalage avec ce qui est prévu, pourrait constituer un obstacle dans la pertinence des réponses à apporter ?
Nous traversons une période faite d’incertitudes dans laquelle la plupart des organisations s’interrogent sur leur continuité d’activité ou bien leur reprise progressive.
Malgré un énoncé assez simple, le problème posé ne possède pas toujours la réponse évidente, capable d’être en maîtrise à la fois des conditions de sécurité sanitaire, tout en conservant un niveau de production ou de service acceptable.
Plus encore, il recèle un certain nombre de pièges :
- Consignes, mesures ou procédures suffiront-elles pour réussir ?
- Comment dépasser la diversité des perceptions du risque (sous ou sur estimation) et des comportements associés ?
- Que faire de la variabilité des situations de travail (aléas, situations dégradées…) et leurs évolutions ?
- Quelle démarche, quelle méthode, quel dispositif ?
Fort de 30 années d’expertise sur les risques professionnels et de notre habilitation dans le cadre des premiers dispositifs pilotes, promus par le ministère du travail, nous proposons des ateliers en visioconférence intitulés :
« Réorganiser le travail dans le contexte de crise sanitaire »
Le principe est simple :
- Nous présentons les pièges les plus fréquents dans lesquels la plupart des entreprises tombent.
- Nous animons un temps d’échanges sur les réponses déjà apportées à des situations complexes, et celles sur lesquelles vous êtes encore démunis.
- Enfin nous animerons une réflexion collective sur les prérequis nécessaires, les méthodes à privilégier, les dispositifs gagnants ainsi que les outils pertinents capables de prendre une avance décisive sur le sujet.
Deux experts de Solutions Productives animons la session, répondront aux questions et se mettront à disposition pour aller plus avant dans le développement d’un dispositif de travail.
Nous limitons chaque atelier à 5 participants afin que chacun puisse apporter sa contribution, et enrichir la capitalisation.
N’attendez-pas pour vous inscrire, pour répondre à la forte demande, nous avons dû reprogrammer d’autres sessions.